•  

             Le Tableau

     

    La toile était posée sous une douce lumière,

    Le nez bien dessiné, une tête altière,

    Soutenue par la force d’un jaune éblouissant,

    Semblait guetter l’instant où les yeux se baissant

    Verraient l’autre, fondu, imparfait, implorant,

    Mendiant le moindre mot que ces lèvres si fines

    Laisseraient tomber là, pleines de compassion,

    Sauraient dire, en un mot, long discours ou comptine :

    « Je ne vous laisserai pas en état d’abandon.

    Je saurai par les mots, par le verbe, peut-être,

    Vous dire de vous lever, d’essayer, de promettre

    Ou seulement de vouloir faire encore un effort

    Pour quitter d’un seul coup le désert de la mort. »

    Car la couleur est là, parfaite et dominante,

    Un jaune plein de lumière que le soleil enchante,

    Qui n’a rien d’agressif et qui plaît au regard,

    Qui attire le passant, le ramène de nulle part.

    Car si ces deux profils peuvent un jour se parler,

    Ce sont des mots d’amour qui viendront en premier.

     

     

                                                                         Pour Maryse,

     

                                                                                                  Danièle LE GALL

     

    Partager via Gmail Yahoo! Google Bookmarks

    votre commentaire
  •        Couleurs-Caresses

      

    Ses mains caressent le visage de l’enfant émerveillé.

    Elles sont si douces sur sa peau, elles qui sont parcheminées.

    Elles semblent faites de sillons que tant de douleurs ont formés.

    Pourtant si douces sur ses joues, qu’il ne cesse de s’étonner.

     

    ·        « Je suis sûre que tu es beau ! Tes joues sont rondes et c’est ainsi

    Qu’il faudrait que soit le monde, plein de sourires et plein de vie ! »

    ·        « Pourquoi me caresses-tu souvent ? Sens-tu ma couleur sous tes doigts ? »

    ·        « Ta couleur, c’est celle de l’amour ! C’est la seule couleur que je vois ! »

    ·        « Et si, un jour, on te disait que je n’suis pas blond, comme toi !

    Dis mamie ! Qu’est-ce que tu dirais ? Que dirais-tu dans ce cas là ? »

    ·        « Je vais te dire, mon chéri, ce que m’inspirent les couleurs.

    Pour moi,  vois-tu, il y a du gris et c’est la couleur du malheur.

    Malheur de ce jour qui m’a pris le cadeau si bleu de mes yeux,

    Mais qui m’aura aussi appris à voir plus vrai et à voir mieux.

    Car maintenant que tout est gris, je sais très bien guider ma vie.

    Je sais que tous les visages, désormais, n’ont qu’une couleur,

    Car vois-tu, mon petit page, la vraie couleur c’est celle du cœur !

    Celle qui voit mes mains trembloter ! Celle qui devine ma tristesse !

    Celle qui m’a donné un baiser ! Celle qui me guide quand je traverse !

    Car vois-tu la vraie couleur, c’est celle qui fait battre ton cœur !

    Que tu sois blanc, ou jaune, ou noir, ne veut rien dire.

    Tu peux me croire !

     

     

                                                                                                                                                 Danièle LE GALL

                                                                                                                                                 15 août 2001

    Partager via Gmail Yahoo! Google Bookmarks

    votre commentaire
  •                Brassens

     

    Hier, un ami m’a quittée.

    Ami de rire et de tendresse,

    Ami de chansons, de jeunesse,

    Qu’il est difficile d’oublier !

     

    Il avait là dans sa guitare,

    Des chansons qui se bousculaient,

    Dans l’après-midi, ou bien, tard,

    Il fallait peu pour démarrer.

    Démarrer déjà une histoire,

    S’il avait le cœur léger,

    Ou gueuler des chansons à boire

    Dès que l’envie lui en prenait !

     

    Il est parti tout doucement.

    Un peu en secret, je le dis,

    Il a pris le chemin du vent

     Que souffle l’affreuse maladie.

    Mais, là, au fond de nos mémoires,

    Je sais qu’il reste prisonnier.

    Si je lui lisais cette histoire

    Ça le f’rait sûr’ment rigoler !

    Il n’aimait pas le désespoir !

    Il n’aimait que rire et chanter !

     

     

                                             Danièle LE GALL

     

    Partager via Gmail Yahoo! Google Bookmarks

    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique