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    Musique de l’exil 

     

    Ont-ils choisi l’exil, les routes incertaines 

    Qu’éclaire le soleil ombreux de l’Occident ? 

    Dans leur cœur vibre encor le long rythme obsédant 

    De  l’archer qui frémit jusqu’aux terres lointaines 

     

    Butinant en chemin pareils à des phalènes, 

    Orpheline, leur âme, ardente cependant, 

    Chante avec passion le tempo trépidant 

    D’un voyage immuable et des amours humaines. 

     

    C’est l’arpège-douleur pour cet esclave noir 

    Par des tyrans, captif , chassé de son terroir 

    Et dont la « note bleue »* exprime la souffrance . 

     

    Pour ceux qui, de leur ciel, furent déracinés, 

    La musique console une éternelle errance 

    Évoquant l'univers où leurs aïeux sont nés. 

     

     

    Marcelle SÉGUI et Mireille TURELLO-VILBONNET 

     

     

    * Littéralement « diables bleus » qui signifie « idées noires » 

    Les chanteurs de blues et de jazz l’utilisent dans leur musique 

    pour exprimer la tristesse et a nostalgie. 

     

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    DERNIERS SOLEILS.

     

     

    Se glisse dans mon ciel un rêve évanescent

    Auréolant de bleu des projets utopiques.

    L’étoile me conduit aux confins des tropiques,

    Les pensers d’autrefois affluent, m’attendrissant.

     

    Au fardeau des saisons dont le poids se ressent

    Il est bon d’opposer d’heureuses statistiques,

    Pour franchir l’hivernal aux passages critiques,

    D’oublier cet ubac au ténébreux versant.

     

    Or, l’astre de lumière en son apothéose

    Offre ce disque ultime auréolé de rose

    Dont la chaleur diffuse adoucit l’horizon.

     

    En grimant du séjour « l’irréparable outrage »,

    Facétieux, les vers, avec rime et raison,

    De ces derniers soleils évitent le naufrage.

     

    Marcelle SÉGUI et Mireille TURELLO-VILBONNET

                    Février 2013

     

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    L’arc-en-ciel

     

      

    Nous a-t-on offert

       les larmes du ciel ?

     

     

    Il flotte dans l’air

       un soleil de miel.

     

     

    En couleurs laser

    ou crayon pastel,

    vif comme l’éclair,

    voici l’arc-en-ciel !

     

     (Poème extrait du recueil Les mots buissonniers )

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    POUPÉE DE CHIFFON

     

    Mon bras s’est arrondi

    pour accueillir sa tête

           tête lourde

    tant son corps est léger

    de chiffon désarticulé.

     

    Son petit pied mignon

    et son bras rondelet

           s’abandonnent

    comme autrefois s’abandonnait

    mon doux et tendre enfantelet.

     

    Longtemps au bord du cœur

      j’ai gardé la poupée.

    Mais jamais ne s’est réveillée

      la tiédeur du nouveau-né.

     

     

     

                  Marcelle SÉGUI

      

      

     

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    L’HERBE À LAPIN

     

     

    De ton museau qui toujours se trémousse,

    Tu grignotais l’herbe du souvenir.

    Auprès de toi, ma tâche était si douce,

    Que de prévoir la verdure à t’offrir !

     

    « Ne cherche pas le trèfle à quatre feuilles,

    Disait la brise à mes jeunes dix ans ;

    Mais par brassées, avant que tu le veuilles,

    Tu rempliras de paniers opulents. »

     

    Le liseron, étalant sa guirlande

    Au pied de l’arbre ou parmi les rosiers,

    Vite cueilli, récompense gourmande,

    Réjouissait les corbeilles d’osier.

     

    Fier, le plantain, du haut de ses aigrettes,

    Me rappelait ses liens avec l’oiseau.

    Le séneçon, faisant même requête,

    Se prétendait réserve pour moineau.

     

    Mon lapin blanc, ton poil doux mais trop lisse

    Se dérobait au geste caressant.

    Il eût fallu choisir le pur délice

    D’un brin de thym pour te rendre confiant.

     

    J’avais pour toi douceur particulière

    Quand le printemps t’apportait six petits.

    Je déposais alors sur ta litière

    Une carotte, et l’or des pissenlits.

     

     

                                Marcelle SÉGUI

      

      

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